Fin du dioxyde de titane dans les aliments

Nanoparticules – La fin du dioxyde de titane (E171) dans les aliments


Le dioxyde de titane, quésaco ?


Le dioxyde de titane (TiO2 de son petit nom ; aussi connu sous le nom de code : E171 sur nos étiquettes), est un additif très répandu, largement utilisé dans l’industrie (dans la fabrication de peinture industrielle ; mais aussi, dans l’industrie alimentaire et cosmétique) pour ses propriétés colorantes : il blanchit, opacifie, et intensifie la brillance des produits.

Le hic, c’est que le dioxyde de titane est composé de nanoparticules, dont la très petite taille fait qu’en cas d’ingestion, il traverse la paroi intestinale, et se retrouve dans le sang, et un peu partout dans notre organisme.


Des effets inquiétants pour la santé


Un additif potentiellement cancérigène


Chez le rat, il a été démontré (cf. étude INRA, 2017) que l’ingestion de doses de TiO2 proches de l’exposition alimentaire humaine induisait des troubles du système immunitaire, et des lésions prénéoplasiques au niveau du côlon (autrement dit, qui peuvent initier ou favoriser des cancers colorectaux).

Depuis 2016, le dioxyde de titane est classé par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) comme étant « susceptible de provoquer le cancer » (groupe 2B : cancérigènes possibles pour l’homme) suite à une étude concernant une exposition par inhalation dans le milieu professionnel (cela concerne, par exemple, la pulvérisation de peintures ou enduits de signalisation routière ; mais aussi de nombreux usages dans le BTP. Plus d’info : cf. article Cancer Environnement, 2019). L’exposition par inhalation peut aussi toucher (en de moindres concentrations, mais parfois quotidiennes) l’ensemble de la population : utilisation de sprays cosmétiques contenant du dioxyde de titane…


Des effets également démontrés sur les neurones


D’autres études sont en cours, afin de déterminer le risque d’une exposition par ingestion, de fixer des doses journalières admissibles (l’additif étant jusqu’à présent très présent dans l’industrie agro-alimentaire). Il a déjà été démontré, toujours chez le rat, que le dioxyde de titane pouvait s’accumuler dans divers organes (foie, poumon, rate…), et qu’il pouvait même traverser la barrière hémato-encéphalique et se retrouver dans le cerveau (cf. publication scientifique INRS, 2015), avec des conséquences inquiétantes notamment sur les neurones des centres respiratoires, situés à la base du cerveau (cf. article Futura-Sciences, 2018).


La réglementation évolue


… pour les aliments


Par précaution (compte tenu de l’absence de doses journalières admissibles ; et que les personnes les plus exposées parmi la population sont les enfants – plus fragiles, et consommant généralement davantage de confiseries…), le gouvernement a interdit l’usage de dioxyde de titane en tant qu’additif alimentaire, à partir du 1er Janvier 2020 (cf. communiqué du ministère de la transition écologique et solidaire, 2019).


Et pour les cosmétiques, c’est pour quand ?


Cette interdiction au 1er Janvier 2020 ne s’applique à ce jour qu’aux denrées alimentaires. Néanmoins, étant donnés les premiers résultats des études sanitaires menées ces dernières années, on peut se demander pourquoi le même principe de précaution ne serait pas appliqué également aux cosmétiques (crèmes, sprays, dentifrices…). En effet, l’usage des produits concernés est quotidienne (dentifrice par exemple ; dont, en plus, on ingère matin et soir une infime partie) ; sans compter le cumul des sources et voies d’exposition (utilisation quotidienne de dentifirice, sprays, crèmes, baumes… et consommation de pastilles, chewing-gums…).

Heureusement, certains industriels prennent les devants, et anticipent l’élargissement de cette interdiction aux produits cosmétiques (rappelons que l’usage du dioxyde de titane est purement esthétique ; il n’a aucun intérêt gustatif, ni dans l’efficacité des produits).


Où trouver des produits sans nanoparticules ?


L’association Agir pour l’Environnement a publié un site où l’on peut trouver les listes des produits alimentaires et des dentifrices pour lesquels les nanoparticules ont été retirées de la composition ; et dans le cas contraire, qui vous donne la possibilité d’interpeller en un clic le service consommateur de votre produit préféré. 🙂

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